Poèmes choisis
Ma concertante au jardin
Au plus vif du verger
dans l’échancrure de la lumière
foisonnent les feux matinaux
Floraisons du pommier du poirier
nébuleuses frondaisons
neiges végétales en écho
à la neige hivernale
Merveilles du printemps
aux blancheurs aiguës et veloutées
A l’affut de ta présence
le regard aiguise son acuité
moment troublant du quotidien
quand le paysage familier
se métamorphose dans l’invention de lui-même
Au point de basculement
le bourdon égrène sa balourdise
sur les tiges naissantes
fil rompu du silence tissant
l’ordonnance du jardin libérant
les sucres des iris
Toi mon amour tu es le lien
entre plantes et fleurs arbres et graines
la raison d’être du verger
son vertige aussi
Tout demeure dans la promesse du passage
dans le va-et-vient incessant
du silence à la matière
Dans cet espace odorant où l’infini se recueille
tu es la respiration du poème
la promesse de vers futurs
Ma concertante au jardin
extrait de Passages au jardin, Cahiers de Poésie Verte, 2010
Poesie scelte
Mia concertante al giardino
Nel massimo vigore del frutteto
nello squarcio della luce
brulicano i fuochi mattutini
Fioriture del melo del pero
nebuloso fogliame
nevi vegetali fanno eco
alla neve invernale
Meraviglie della primavera
dai biancori acuti e vellutati
Alla ricerca della tua presenza
lo sguardo affila la sua acuità
istante inquieto del quotidiano
quando il consueto paesaggio
si tramuta nell’invenzione di sé stesso
Nel punto di ribaltamento
il calabrone sfoggia la sua goffaggine
sugli steli che spuntano
filo spezzato del silenzio che tesse
l’ingiunzione del giardino che libera
gli zuccheri degl’iris
Tu amore mio sei il legame
tra piante e fiori alberi e semi
la ragione d’essere del frutteto
ed anche la sua vertigine
Tutto rimane la promessa del passaggio
nell’andirivieni incessante
dal silenzio alla materia
In questo spazio odorante dove l’infinito si raccoglie
sei il respiro della poesia
la promessa di versi futuri
Mia concertante al giardino
Végétale orchestrée
Frôlements sensuels
chargés de fragrance terrestre
avec dans l’ombre du geste
le pilleur
Le vent orpailleur
Les nervures du sens irriguent
le fouillis gonflé des chairs
depuis la fleur jusqu’à la pulpe
Et le grésil des caresses
épanouit la
sève chasseresse
érotique Sève dis-tu
Les lèvres disent sève
Et c’est comme une flèche
sans cible
qui perce le néant d’où
s’épandent les épillets du rire
dans les grains du baiser
extrait de Le vacarme du monde, éd. de l’Atlantique 2011 et éd. Encres Vives 2017
Vegetale orchestrata
Sensuali sfioramenti
pregni di fragranza terrestre
con nell’ombra del gesto
il saccheggiatore
Il vento che setaccia
Le nervature di senso irrigano
la gonfia confusione delle carni
dal fiore fino alla polpa
E lo sfrigolare delle carezze
spande la
linfa predatrice
erotica Linfa dici
Le labbra dicono linfa
Ed è come una freccia
senza bersaglio
che squarcia il nulla dove
si espandono spighette d’allegria
nei semi del bacio
Fugitifs
Ils ont les yeux chargés des souvenirs
où terres eaux et feux
en toutes saisons
sont inventions du paysage
Des yeux qui percent l’horizon
là-bas
vers un futur inespéré
Ils ont des mots mûris
qui fleurent bon
la chair du monde
Des mots ouverts
qui conjurent la haine
Des mots offerts
où palpite un désir de beauté
extrait de Le vacarme du monde, éd. de l’Atlantique 2011 et éd. Encres Vives 2017
Fuggiaschi
Hanno gli occhi carichi dei ricordi
dove terre acque e fuochi
in ogni stagione
sono fantasie del paesaggio
Occhi che squarciano l’orizzonte
laggiù
verso un futuro insperato
Hanno parole mature
che emanano l’aroma
la carne del mondo
parole aperte
che scongiurano l’odio
Parole offerte
dove palpita un desiderio di bellezza
Chemins
Rire à l’écart
avec les enfants
Rire
en réponse à la terreur si présente
Et habiter
le no man’s land du monde
Subtil vagabondage
le passant nourrit sa joie
chemin éprouvé dans les rives
réponse dérisoire
définitive aussi
Ou
Fuite cruciale des horreurs
à l’écart avant la plongée
Comment passer outre les frontières
comment échapper à une réalité
où l’incendie propage la dévastation
Comment passer avec l’étranger
le cap écumé des frontières
Comment atteindre le lieu dépaysant
des babils
où ensemble le passant et l’autre passant
relieraient le fil des terres aux étoiles
Comment porter le rire dans le réel
extrait de Le vacarme du monde, éd. de l’Atlantique 2011 et éd. Encres Vives 2017
Strade
Ridere in disparte
con i bambini
Ridere
in risposta al terrore così presente
E abitare
il no man’s land del mondo
Sottile vagabondaggio
il viandante nutre la sua gioia
sentiero sperimentato nelle sue rive
risposta derisoria
perfino definitiva
Oppure
Fuga cruciale dagli orrori
in disparte prima del tuffo
Come oltrepassare le frontiere
come sfuggire a una realtà
dove l’incendio propaga la devastazione
Come passare con lo straniero
la punta levigata dei confini
Come attingere il luogo straniante
della balbuzie
dove il passante e l’altro passante
insieme avvicinano il filo delle terre alle stelle
Come portare la risata nel reale
Les hommes sont des arbres étranges
Les hommes sont des arbres
étranges
les racines enfouies dans leur tête
puisent au terreau des mots
ce qui exhausse leur silhouette
aller là-bas
toujours plus loin
derrière l’horizon
Entre terre et ciel
ils sont
dans l’élargie d’eux-mêmes
le bruissement incessant
de leurs désirs d’humanité
à la rencontre des autres
hommes
arbres étranges
là-bas aux confins
extrait de Le vacarme du monde, éd. de l’Atlantique 2011 et éd. Encres Vives 2017
Gli uomini sono strani alberi
Gli uomini sono strani
alberi
le radici celate in testa
attingono alla fonte delle parole
il che innalza la loro sagoma
andare laggiù
sempre più lontano
dietro l’orizzonte
Tra terra e cielo
sono
nel divaricarsi di sé stessi
nel fruscio incessante
del loro desiderio di umanità
all’incontro degli altri
uomini
alberi strani
laggiù ai confini
Les hommes sont des arbres étranges
(suite)
Leurs langues sont des feuilles
où ruissellent et tremblent
en dialogues sans fin
les mémoires intimes
les pays originels que vent pluie et soleil
mélangent
jusqu’à leur métamorphose
en mémoires nouvelles
et pays fraternels
Ils déplacent leur pensée
d’une terre à une autre
debout ils se campent parfois
jusqu’au prochain déracinement
Les hommes sont des arbres
étranges
dont les feuilles conservent
dans leurs miroitements
les secrets de leurs passages
Chaque page est une histoire
qui s’ajoute aux autres
où s’écoulent les fleuves
où s’élancent les oiseaux
où courent les bêtes
Où les hommes ces étranges
arbres
ensemencent les graines
des révoltes à venir
extrait de Vers les confins, éditions Encre et lumière, 2012
Gli uomini sono strani alberi
(seguito)
Le loro lingue sono foglie
dove gocciolano e tremano
in dialoghi senza fine
le intime memorie
i paesi originali che vento pioggia e sole
mischiano
fino al loro mutare
in nuove memorie
e paesi fraterni
spostano il loro pensiero
da una terra a un’altra
in piedi indugiano talvolta
fino al prossimo sradicamento
Gli uomini sono alberi
strani
le cui foglie trattengono
nel loro scintillio
i segreti del loro passaggio
ogni pagina è una storia
che si aggiunge alle altre
dove scorrono i fiumi
dove s’involano gli uccelli
dove corrono le bestie
dove gli uomini questi strani
alberi
seminano i grani
di future rivolte
En étrange pays familier
Là-haut règne
la masse aiguisée des monts
Dans ce qui l’été
sera caillasses éboulis
chaos naturels
dans ces feuilles minérales
que neige et vent ouvrent
et ferment au rythme de l’hiver
se lisent les difficultés
du passage
à l’ensellement des limites
Là-bas un Giono
loin d’ici sur l’autre versant
sut chanter ces hommes sans terre
partis en quête de travail et de paix
pour que le soleil soit plus facile à vivre
Et le gel et la pluie et la neige
toutes choses relatives
évidentes ici là-bas
familières étranges
extrait de Vers les confins, éditions Encre et lumière, 2012
In strano paese familiare
Lassù regna
la mole affilata dei monti
In ciò che d’estate
verrà saccheggiato frane
caos naturali
in queste foglie minerali
che neve e vento aprono
e chiudono al ritmo dell’inverno
si leggono le difficoltà
del passaggio
alla curvatura dei limiti
Laggiù un Giono
lontano da qui sull’altro versante
seppe cantare questi uomini senza terra
partiti in cerca di lavoro e di pace
affinché il sole sia più facile da vivere
E il gelo e la pioggia e la neve
tutte cose relative
evidenti qui laggiù
familiari strane
*
Avalées lentes
du chemin tordu
pentu
qui nous mène
là-haut
Cheminer cheminer
sous le crible de la pluie
jusqu’à lever sur le cirque de pierres
vif et infrangible
la herse de son chant
Cheminer vers la lisière épaisse
des sapins empesés
luisante en ses à-plats de neiges
Cheminer à bout de silence
au bord de Confine (*)
juste ce nom
qui ouvre l’orient
élargit l’occident
comme un passage
lent entre les rives
d’un chemin
qui nous dépasse
Le soleil éperdu gonfle son halo blanc
(*) Hameau du Val Varaita, une des vallées occitanes des Alpes italiennes.
extrait de Vers les confins, éditions Encre et lumière, 2012
*
Lente deglutizioni
del sentiero storto
scosceso
che ci porta
lassù
Procedere procedere
sotto il setaccio della pioggia
fino ad alzare sul circolo delle pietre
vivace ed infrangibile
l’organo del suo canto
Camminare verso lo spesso bordo
dei pini impettiti
lucente nelle sue campiture di neve
Procedere toccando il fondo del silenzio
sull’orlo di Confine (*)
solo quel nome
che apre l’oriente
allarga l’occidente
come un passaggio
lento tra le rive
d’un sentiero
che ci supera
Il sole sconvolto dilata il suo pallido alone
(*) Borgo della Val Varaita, una delle valli occitane delle Alpi italiane.
*
Les confins dépaysent les étranges
étrangers au terroir
que nous sommes
Fusent les escarbilles vers les limites
lointaines
Comme un vertige raisonné
un possible dépaysement émerge vers
un ailleurs des terres
Il faudrait ici un silence d’où bruirait peu à peu
la romance des exils transalpins
vers des refuges de Provence
Pays porté à la transe
par des sentes rocailleuses
par des cahots de langues
extrait de Lisière trouble des métamorphoses, éd. Le Petit Véhicule, 2018
*
I confini meravigliano gli strani
stranieri al prodotto della terra
che siamo
Piovono scintille verso limiti
lontani
Come una vertigine ragionata
un possible spaesamento emerge verso
un altrove delle terre
Qui ci vorrebbe un silenzio dove echeggiasse a poco a poco
la romanza degli esili transalpini
verso i rifugi di Provenza
Paese portato all’estasi
attraverso sentieri rocciosi
attraverso sobbalzi di lingue
*
Nous marchons dans les forêts du monde
En son cœur ou dans sa marge
Nous marchons aux bords du monde
Dans sa rive sableuse ou sur ses brisées rocheuses
Nous marchons sur les crêtes du monde
Entre chemins de terre et voies étoilées
Nous avons les yeux embués d’ordinaires trésors
Nous avons le corps criblé de richesses banales
Nous avons la tête enivrée de paysages visibles et fantastiques
Nous
Qui sommes-nous
Sait-on entre bête et hominidé
Le nom des êtres que nous sommes
Messagers peut-être
D’un monde sans âge
Fragilement et
Définitivement beau
extrait de Lisière trouble des métamorphoses, éd. Le Petit Véhicule, 2018
*
Camminiamo nelle foreste del mondo
Nel suo cuore o nel suo margine
Camminiamo sui bordi del mondo
Nella sua riva sabbiosa o sulle sue vie rocciose
Camminiamo sulle creste del mondo
Tra sentieri di terra e vie stellate
Abbiamo gli occhi annebbiati di tesori ordinari
Abbiamo il corpo crivellato di ricchezze banali
Abbiamo la testa ebbra di paesaggi visibili e irreali
Noi
Chi siamo
Sappiamo tra la bestia e l’ominide
Il nome degli esseri che siamo
Messaggeri forse
D’un mondo senza età
Fragilmente e
Definitivamente bello
*
Les arcatures régulières
Des troncs immuables
Relient la terre aux nuages
Entre les troncs immuables
Immobiles aussi sous le poids du réel
Craquent les branches qui fendent le silence
Entre clair et obscur
C’est l’heure dite entre chien et loup
Quand il n’y a pas plus de loup que de chien
Quand les feuilles tamisent la lumière
Reflets mordorés sur le sol humide
Quand aboiement et hurlement s’effacent
Dans les fentes du silence
C’est l’heure fantomatique
Quand les clignées électriques
Des orages illuminant
Par instant la pénombre
Saturent le paysage
Comme si la forêt se défeuillait se déboisait
Se désertifiait
Elle grouille pourtant
Exubérance de faunes et flores
extrait de Lisière trouble des métamorphoses, éd. Le Petit Véhicule, 2018
*
Le inarcature regolari
Dei tronchi irremovibili
Uniscono la terra alle nubi
Tra i tronchi irremovibili
Immobili persino sotto il peso del reale
Scricchiolano le fronde che spaccano il silenzio
Tra il chiaro e l’oscuro
È l’ora cosiddetta tra cane e lupo (*)
Quando di lupo non vi è che il cane
Quando le foglie smorzano la luce
Fulvi riflessi sul suolo umido
Quando urla e latrati scompaiono
Nelle fenditure del silenzio
È l’ora fantomatica
Quando i battiti elettrici
Dei temporali illuminano
A tratti la penombra
Saturano il paesaggio
Come se la foresta si sfogliasse si spogliasse
Si desertificasse
Eppure brulica
Eccesso d fauna e flora
(*) Tra il lusco e il brusco, all’imbrunire. N.d.T.
*
Entre le dedans et le dehors
L’infime paroi
Le pas du seuil
Le passage de l’intime
Vers le paradoxe du monde
Déchiré entre familiarité et étrangeté
Nous marchons dans les ruines
Dans les gravas
Dans les désastres
Nous rassemblons quelques déchets
Nous sommes au creux du désenchantement
Prêts au ravissement du monde
Nous avançons dans des fragments
De la luxuriante matière
Qui pleure parfois de dépit
Sur la destruction
La disparition de ses forêts de ses animaux
Et nous pleurons avec elle
Luxuriante matière
Qui pleure parfois de plaisir
Dans l’œuvre qui s’élabore
Comme par enchantement
Matière inépuisable
Où hibernent les futures métamorphoses
extrait de Dépaysements (inédit)
*
Tra il dentro e il fuori
L’infima parete
Il passo sulla soglia
Il passaggio dell’intimo
Verso il paradosso del mondo
Lacerato tra familiarità ed estraneità
Camminiamo tra le rovine
Sui detriti
Nei disastri
Assembliamo avanzi
Siamo al centro del disincanto
Pronti al sequestro del mondo
Avanziamo nei frammenti
Della lussureggiante materia
Che talvolta piange dallo sgomento
Sulla distruzione
La sparizione delle sue foreste e animali
E piangiamo con lei
Lussureggiante materia
Che talvolta piange di piacere
Nell’opera che si elabora
Quasi per incanto
Materia inesauribile
Dove ibernano le metamorfosi future
La fragrance des nuits
Combien de chemins
arpentés
à composer des bouquets fous
ici là
ailleurs encore
partout où
zigzague le bourdon de la connivence
à lier la frénésie
des flouves et des iris où
perle la fragrance des nuits
Combien de sueurs
mêlées dans nos errances
au bord du silence
Combien de silence
à chercher la parole
Et combien de paroles
errantes dans nos silences
extrait de La rumeur le fracas (inédit)
La fragranza delle notti
Quanti sentieri
percorsi
a comporre folli bouquets
qui laggiù
altrove ancora
ovunque dove
girovaga il calabrone della connivenza
a unire la frenesia
del paleo e degli iris dove
stilla la fragranza delle notti
quanto sudore
mischiato alle nostre erranze
sull’orlo del silenzio
Quanto silenzio
a cercare la parola
E quante parole
erranti nei nostri silenzi
*
Le bleu presque blanc du ciel
Se perd dans le bleu argenté de la mer
Nos pas découvrent l’épure du paysage
Au fur et à mesure de l’avancée
Vers les hauteurs
Le vaisseau immense de la Grande Bleue
Est immobilisé entre matières et vapeurs
Monstre couvert d’écailles luisantes
Sous le feu du soleil
Prêt à avaler
Ceux qui sont en mer
Entre vivants et morts
Ni vivants ni morts
Depuis le chemin élevé
Taillé dans la roche
Où émergent quelques plantes à la merci
Des éléments
La mer n’est qu’un murmure régulier
À peine une rumeur
Juste une plainte
Peut-être celle des homériques héros abandonnés
Qui n’en peuvent mais de n’être plus
Que des maux sinon des mots
extrait de La rumeur le fracas (inédit)
*
Il blu quasi bianco del cielo
Si perde nel blu argentato del mare
I nostri passi mentre avanzano
scoprono le linee del paesaggio
Verso le alture
Il vascello immenso della Grande Azzurrità (*)
Resta immobile tra materie e vapori
Mostro ricoperto di bianche scaglie
Sotto il fuoco del sole
Pronto ad inghiottire
Coloro che sono in mare
Tra vivi e morti
Né vivi né morti
Dall’alto sentiero
Tagliato nella roccia
Da dove emergono piante in balia
Degli elementi
Il mare non è che un mormorio regolare
Appena un rumore
Un lamento soltanto
Forse quello degli eroi omerici abbandonati
Stanchi di non essere più
Che al termine se non dei termini.
(*) La Grande Bleue, la Grande Azzurrità, ovvero il Mediterraneo, in contrapposizione con l’Oceano Atlantico chiamato le Grand Bleu, il Grande Azzurro. N.d.T.
*
Nous passons lentement dans le paysage marin
À l’affut de la moindre beauté
Il suffit de peu
L’équilibre entre la roche
La fleur la mer le ciel
L’oiseau
Entre la blancheur la verdeur
Les nuances de bleu et
La trace de l’oiseau
Nous passons lentement
Et nous respirons un air
Gorgé des mille signes de cette beauté
Que les mots expriment si difficilement
Mais est-ce cela la beauté
Une bribe de parole fraternelle
Dans les tourments du monde
Une accroche d’amitié perçant
Son armure
Un éclat d’amour luisant
Dans sa grisaille
Un coin de paysage émergeant
Des poussières du monde
Un rosier en fleurs
Sur la pourriture du monde
*
Lenti c’inoltriamo nel paesaggio marino
cercando la minima bellezza
Basta poco
L’equilibrio tra la roccia
Il fiore il mare il cielo
L’uccello
Tra il biancore il vigore
I cangianti azzurri e
La traccia dell’uccello
lenti passiamo
E respiriamo un’aria
Intrisa di mille segnali di questa bellezza
Che le parole a malapena esprimono
Ma è questa la bellezza
Un accenno di parola fraterna
Nei malanni del mondo
Una cocciuta amicizia che squarcia
l’armatura
Una scheggia d’amore che splende
Nel suo grigiore
Un angolo di paesaggio che emerge
Dalla polvere del mondo
Un rosaio schiuso
Sul ciarpame del mondo
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