FILI D'AQUILONE
rivista d'immagini, idee e Poesia

Numero 57
gennaio-aprile 2021

Oasi

 

JARDINS INTERIEURS À NOS CHEMINS SUSPENDUS
GIARDINI INTERNI AI NOSTRI SOSPESI SENTIERI

di Géry Lamarre



*  *  *


Notre première oasis. La Nuit. Cette nuit voûtée sombre. Voûtée. Sur son berceau d’argile. Sur nos avants et avenirs. Campés. Là. Dans l’instant. Nuit de conscience constellée. D’étonnements et d’angoisses. A défaut d’étoiles. Clameurs et troubles. Souffrances et joies. Émanations chuchotées. Lointaines. Atténuées. Par le bercement des eaux.

Seuls.

Seuls. Et reliés à la fois. Sur les invisibles. Routes. Entortillées à nos descendants. Nos ascendants. Nuits d’origines. Une escale. Un campement. Dans la nuit de la nuit. Nous.
Nous y sommes restaurés. Nourris aux cendres de ces feux de failles. Y avons trouvé source des chants et ritournelles. Nos légendes forgées.


*  *  *


Le sable frissonne. Court sur la peau. Du paysage. Ondule. L’ombre des hauts phœnix. Nous sommes. Ici. En cet instant. Notre eau rafraîchie. Et nos pieds soulagés. L’homme s’est mis à scander. Puis à tracer. Des mots de verdure. De joies infimes. De doutes confiants. Il était. Devenu. Le geste du peintre. Caresse légère. Geste rituel. Se répétant. Se répétant. Son oasis. Dans les pierrailles du temps.
Chacun avons le nôtre. Un territoire. A la croisée des chemins.


*  *  *


Là où tes pensées glissent. Sur tes pensées. Ce territoire.
Se plie. Se déplie. Effrite les murs. Et les minutes. Une risée. Un grain d’instants de sable. Cherchant son chemin. Dans les méandres de la peau. Des souvenirs. S’insinuant. Précieux. Est ce refuge. Fait de soleils vivaces. De vents. Et d’émois. Un jardin intérieur. Suspendu. Une bulle. Verdoyante. Au fond du cœur.

Sur la tenture. De la nuit. Chaude. Brillent. Dorénavant. Deux étoiles. Merveilleuses. Refleurissant. Chaque jour. L’aube des jours.


*  *  *


Assises sont.
Nos oasis. Mais aussi. Mue. Qui nous rappelle. Que nous sommes. Âme et corps nomades. Marche. Marche. Martèlement rythmant. Notre temps de poussière. De pas. Parsemés d’étoiles. Une danse. Lente. Lente. Parcourant. L’incertain des chemins. Et les chants invisibles. Nos peurs. Nos doutes. Marche. Marche. Vers nos grands lointains ensauvagés.
Que peut-être. Deviendront.

 


*  *  *


La nostra prima oasi. La Notte. Questa oscura notte prona. Prona. Sopra la sua culla d’argilla. Sugli avi e quelli a venire. Accampati. Lì. Nell’istante. Notte costellata di coscienza. Di meraviglia e angosce. In assenza di stelle. Clangori e turbamenti. Patemi e gioie. Emanazioni sussurrate. Lontane. Attenuate. Con rullìo d’acque.

Soli.

Soli. E insieme collegati. Sugli invisibili. Strade. Avvinghiate ai nostri discendenti. Nostri ascendenti. Notti d’origini. Uno scalo. Un accamparsi. Nella notte della notte. Noi.
Vi ci siamo rifocillati. Saziati alle ceneri di questi fuochi di faglie. Vi abbiamo trovato la sorgente di canti e ritornelli. Le nostre forgiate leggende.


*  *  *


La sabbia rabbrividisce. Corre sulla pelle. Del paesaggio. Che ondeggia. L’ombra delle alte fenici. Siamo. Qui. In questo istante. La nostra acqua rinfrescata. E i piedi alleggeriti. L’uomo si era messo a scandire. Poi a tracciare. Parole di verzura. Infime gioie. Dubbi fiduciosi. Era. Diventato. Il gesto del pittore. Lieve carezza. Gesto rituale. Che si ripete. Si ripete. La sua oasi. Nelle pietraie del tempo.
Ciascuno abbiamo il nostro. Un territorio. Al crocevia.


*  *  *


Laddove scivolano i tuoi pensieri. Sui tuoi pensieri. Questo territorio.
Si piega. Si spiega. Sgretola i muri. E i minuti. Uno scherno. Un seme d’istanti di sabbia. Mentre cerca la sua strada. Nei meandri della pelle. Ricordi. Che s’insinuano. Preziosi. È questo rifugio. Fatto di soli esuberanti. Di venti. E di emozioni. Un giardino interno. Sospeso. Una bolla. Verdeggiante. In fondo al cuore.

Sulla tenda. Della notte. Calda. Brillano. D’ora in poi. Due stelle. Meravigliose. Rifioriscono. Ogni giorno. L’alba dei giorni.


*  *  *


Sedute sono.
Le nostre oasi. Ma anche. Mutazione. Che ci ricorda. Che siamo. Anima e corpo nomadi. Cammino. Cammino. Ritmo martellante. Nostro tempo di polvere. Di passi. Punteggiati di stelle. Una danza. Lenta. Lenta. Che percorre. L’incerto delle strade. E i canti invisibili. Le nostre paure. I nostri dubbi. Cammino. Cammino. Verso le nostre inselvatichite lontananze.
Che forse. Diverranno.


(inedito)


Traduzione dal francese di Viviane Ciampi